Mon fils adore le rose (et les couleurs!)
Tu le sais peut-être si tu suis nos aventures sur Instagram : mon Chabi ADORE le rose. Si je précise qu’on l’appelle « Le Monstre des Couleurs », tu devineras sans doute aisément que cette passion s’étend à toutes les couleurs les plus vives possibles. Je dois l’avouer, je me demande de temps en temps si je n’induirais pas un peu cette passion parfois. J’aime aussi le rose, et mon féminisme apprécie que mon fils revendique son amour pour le rose. J’en suis arrivée à la conclusion (que je ne cesse de répéter à mon mari, encore plus soupçonneux que moi sur mon implication dans cette affaire) que si mes opinions favorise ou facilitent les choix de Chabi, je ne le force pas pour autant à les faire. S’il doit choisir entre une paire de baskets rose ou une paire de baskets d’une autre couleur, il choisit la rose. Systématiquement.
La crainte des moqueries
Evidemment, je suis très fière que mon garçon porte les couleurs qui lui plaisent sans se soucier du regard des autres… Cela ne veut pas dire que je n’ai pas peur des moqueries qu’il pourrait essuyer. J’ai plusieurs fois abordé cette question avec lui, tâchant de savoir si son manteau fuchsia ou ses baskets à cœurs avaient attiré l’attention d’enfants moins ouverts d’esprit que lui. Je crois pouvoir dire que, s’il subit des moqueries, il s’en préoccupe si peu que c’est comme si elles n’existaient pas. Il me semble qu’il est tellement aligné avec son style que, même si on lui fait des remarques déplaisantes, il ne les prend pas comme telles. C’est génial, oui. Pour autant, je modérerai un enthousiasme trop fort en précisant qu’il y a d’autres domaines où il a bien des difficultés à ne pas se laisser atteindre. Peut-être t’en parlerai-je une prochaine fois, en tout cas mais technique pour le soutenir dans pareille situation est exactement la même que celle dont il est question dans cet article : affiner son sens de la répartie !
Nourrir le sens de la répartie
En tant que fervente admiratrice du travail d’Emmanuelle Piquet, qui apprend aux enfants à aiguiser leurs « flèches de résistance », j’encourage le sens de la répartie des enfants (les miens et celleux que j’accompagne). Evidemment, on n’a pas toujours l’idée de quoi répondre sur le moment. Mais en parler ensuite présente de très bons résultats. Tout d’abord, cela permet d’apaiser les émotions désagréables en vidant son sac et en se satisfaisant d’un savoureux scenario alternatif. Et surtout, en s’entraînant à chercher des réparties, on augmente les chances de trouver quoi répondre si la situation se présente de nouveau.
Idées de réparties pour garçon habillé en rose.
C’est ainsi que je te propose plusieurs réparties à dégainer en cas d’attaque portant sur le fait qu’un garçon est habillé en rose :
- Et alors ? Toi tu es bien habillé.e en bleu et ça fait pas de toi un Schtroumpf !
- Et alors ? Tu portes bien un T.shirt Spiderman et t’es pas un super-héros pour autant !
- C’est marrant, il y a écrit « amour » sur ton sweat et j’ai pas l’impression que ça te rende forcément plus aimable !
Tu vois l’idée ? Les combinaisons sont infinies, il suffit de s’exercer. Bien entendu, on peut tout à fait employer le même genre de réflexion dans le cas d’une fille attaquée parce qu’elle est habillée « comme un garçon » (argh!).
Des jeux pour s’exercer.
Le principe te plait beaucoup mais tu n’es pas certain.e que tu parviendrais facilement à maîtriser l’art de la répartie ? Sache qu’il existe des jeux spécialement conçus pour cela ! Le plus connu s’appelle Takattak, « un jeu insolent de ripostes pour apprendre à répondre du tac au tac aux piques incessantes qui nous gâchent la vie ». Il se décline en plusieurs versions, notamment Takattak à la Récré et, pour les plus grand.e.s Takattak Trash. Ce dernier est orienté vers des thématiques telles que le racisme, le sexisme, l’homophobie, la discrimination, le cyber harcèlement…
Et les adultes dans tout ça ?
Quand on voit son fils partir tout de rose vêtu à l’école, on pense avant tout aux remarques que pourraient lui faire les autres enfants. Mais quid des adultes dans tout ça ? Force est de constater que bien des remarques désobligeantes proférées pas les enfants ne sont que la répétitions de phrases entendues chez leurs parents. En outre, même si les propos n’ont pas toujours vocation à blesser, il peut être un peu lassant de répondre aux questions, à la surprise, parfois à l’inquiétude aussi, de son entourage. Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence : le monde change, mais pas toujours très vite. En attendant il faut s’armer de patience et de sens de la pédagogie. Après tout, les adultes apprennent en même temps que les enfants. Chabi, tout de couleurs vêtu, est le plus fantastique des professeurs ! 🥰
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